LE JEUNE M’A APPRIS… !

LE JEUNE M’A APPRIS… !

  Avec beaucoup d’expériences issues du jeûne (mois béni), des jeûnes surérogatoires, j’ai pu remarquer en Allah que ce fut pour moi une expérience « du donné et du recevoir ».

   Avec lui, j’ai appris que je dois faire jeûner ma langue en l’empêchant de proférer des paroles grossières, des insultes et à fortiori des anathèmes (maudire les gens, les excommunier, les taxer d’ignorants, les qualifier de pervers …).

  Avec lui, j’ai appris à adapter mes activités mondaines à mes activités spirituelles et non l’inverse.

  Il m’a appris ceci : «  au lieu de chercher dans ma religion les prétextes qui justifient ma faiblesse face aux tentations et aux interdits, je dois en puiser les forces spirituelles qui me permettent d’y résister et qui résident dans le jeûne, la prière et d’autres rites ». 

  Avec lui, j’ai appris  le sens de l’organisation et que la vie tant spirituelle que matérielle nécessite pour son bon déroulement un programme adapté.

  J’ai que le jeûne est un excellent programme pratique de sensibilisation à la souffrance des pauvres. Il m’a appris à être compatissant envers les pauvres, les sinistrés, les orphelins, etc.

 Il m’a m’appris le vrai sens de la liberté. Il m’a initié à me libérer des attaches terrestres. 

  Il n’a cessé de me rappeler que je suis un serviteur d’Allah, le Créateur des cieux et de la terre, et un serviteur d’Allah est trop libre et trop éminent pour accepter d’entrer dans le moule du consumérisme, ou dans le moule du sectarisme, ou dans le moule de l’extrémisme, ou dans tout autre moule fabriqué dans les laboratoires des élites mondialistes ou ailleurs.

 Le jeûne m’a appris à être optimiste quant à l’unité de ma communauté. En effet, quand je vois que, partout dans le monde, les membres de ma communauté jeûnent un même mois, s’abstiennent de manger et de boire à l’aube et rompent leur jeûne au coucher du soleil, perpétuent la sunna de la prière dite Tarâwîh, ainsi que d’autres rites qu’ils célèbrent en commun, cela ravive en moi l’espoir qu’ils se mettent d’accord sur d’autres points.

 Le jeûne me rappelle sans cesse La Supériorité d’Allah sur toutes les idoles terrestres, que cette idole s’appelle le nouvel ordre mondial, la laïcité ou autre. Aucune divinité n’est capable de donner un ordre d’abstinence aussi rigoureux que le jeûne et de voir ensuite son ordre observé intérieurement et extérieurement par des milliards d’adeptes depuis quatorze siècles (depuis l’envoi du Prophète Muhammad (psl) jusqu’aujourd’hui, les jeûneurs se comptaient par milliards et non seulement par millions).

 Le jeûne m’a fourni une preuve évidente de la prophétie de Muhammad (psl). Par un simple ordre sortant de sa bouche aux fins fonds du désert d’Arabie, la communauté musulmane qui est en perpétuelle augmentation et expansion, ne cesse de s’y soumettre génération après génération.

  Le jeûne m’a appris que ma religion est consistante, large et profonde. Qu’elle n’est pas une religion lacunaire et creuse qui se réduit à un exercice spirituel de quelques minutes, ou à un recueillement d’une heure par semaine ou par mois, ou à un rassemblement annuel d’une foule en extase, mais c’est une religion qui embrasse la vie entière du musulman et qui est riche en rites, en préceptes et en prescriptions.

 Rien que pour le jeûne, nous détenons un corpus immense de hadiths prophétiques, de lois, de règles de bienséances, de fatwas, de recherches et d’études.

  Le jeûne m’a appris que ma religion est une religion de pureté et de propreté. En effet, le jeûne a la propriété de débarrasser le corps de toxines et la propriété de dépouiller l’âme des mauvaises vertus.

  Le jeûne m’a appris que la foi ne se réduit pas à un assentiment du cœur ou à une conviction intérieure comme prétendent les laïques et malheureusement la secte des Murjiites de notre communauté. La foi consiste à croire, à dire, à agir et à influer sur le cours des évènements. Le jeûne est un article de la foi qui en fournit un bel exemple.

  Le jeûne m’a appris que ma religion est belle. Le jeûne a certes un côté esthétique qui se voit à travers la belle ambiance spirituelle qui règne au mois de Ramadhan, mais il recèle un côté esthétique plus sublime et plus profond encore, c’est qu’il s’agit d’un secret entre l’homme et son Seigneur car on ne peut pas distinguer la personne qui observe le jeûne de celle qui ne l’observe pas.

   À propos du côté esthétique du jeûne, le jeûne est une adoration inhérente au for intérieur du jeûneur dans laquelle il se dépouille de tout profit personnel. 

  Se passer de la nourriture et de la boisson est une qualité de perfection d’Allah. Or, en jeûnant, et donc en s’abstenant de manger, de boire et d’avoir des rapports sexuels, le musulman se rapproche d’Allah par une œuvre qui émane de cet attribut de perfection divine. Et puisque cette œuvre est secrète et rappelle l’exemption d’Allah de tout attribut d’imperfection, Allah -exalté soit-Il- lui a réservé une récompense qu’on ne cesse de contempler et dont on ne peut sonder la profondeur ; Le Prophète e a dit en effet : « Toutes les œuvres du fils d’Adam voient se multiplier la valeur de leur récompense. La bonne action est en effet payée par dix à sept cent fois sa valeur. Allah -Puissant et Majestueux- a dit : « Sauf le jeûne qui est à Moi et c’est Moi qui en fixe la rétribution. Le jeûneur renonce à ses désirs charnels et à sa nourriture pour Moi ».

Le jeûneur, [ajouta le Prophète e], connaît deux moments de joie : lors de la rupture du jeûne et lors de la rencontre avec son Seigneur. L’haleine du jeûneur est plus agréable à Allah que l’odeur du musc ». [Hadith rapporté par Al-Moulim]

 Le jeûne m’a appris à m’élever au degré de la perfection/bienfaisance -ihsân- que notre prophète bien-aimé a définie de la manière suivante : « Que tu adores Allah comme si tu Le voyais. Et si tu ne Le vois pas, Lui te voit » [Hadith rapporté par Al-Bukhârî]. En effet, le jeûneur sent qu’Allah observe son aspect extérieur et sa réalité intérieure.

  Le jeûne m’a appris à aimer mon Seigneur. En jeûnant, je me livre à une adoration secrète entre moi et Allah, je renonce à mes désirs dans le but de plaire à Allah.

  Le jeûne m’a appris à ne pas me montrer supérieur aux pécheurs de notre communauté et à ne pas vouer une admiration excessive de mes œuvres. En effet, quand je vois qu’au mois de Ramadhan, les pécheurs et les égarés de notre communauté jeûnent eux aussi, accomplissent des veillées en prière et rivalisent de générosité, je dois me dire : « Si Allah aide ces gens à réussir de telles œuvres, c’est qu’ils possèdent sûrement des qualités intérieures que je ne possède pas » et cela m’inspire d’être humble. [Selon Abû Hurayra,]

  Le jeûne m’a appris à témoigner de la reconnaissance à l’égard de mon Seigneur pour les bienfaits qu’Il me prodigue. Si Allah nous privait de nourriture ou de boisson ou rendait celles-ci indigestes ou difficilement accessibles, dans quel état serions-nous ?

Le jeûne me rappelle avec insistance l’état dans lequel nous serons le Jour de la résurrection en attente du jugement. Ce Jour-là, le soleil sera très proche de nous et nous serons dans un état d’affliction insupportable. Qu’Allah nous aide à supporter ce Jour-là !

  Le jeûne m’a appris que ma religion n’est pas monolithique, mais elle est diversifiée. Ses textes, ses lois, ses préceptes et ses rites varient dans leur longueur, leur profondeur, leur rigueur. Ainsi on distingue le jeûne obligatoire, le jeûne surérogatoire, le jeûne expiatoire, le jeûne votif. Le fait que le mois de Ramadhan suive le cycle lunaire permet au musulman d’expérimenter le jeûne de la saison d’hiver, du printemps, d’été et d’automne.

   Le jeûne m’a appris à patienter dans l’obéissance à Allah, contre les interdits d’Allah et face aux implications douloureuses du Décret d’Allah.

 Le jeûne m’a appris un mode d’éducation de mes enfants. En initiant notre enfant au jeûne, nous lui apprenons le dévouement véritable à Allah, à se sentir sous le contrôle de Son Œil en secret et à acquérir la force de refréner ses envies [Al Bukhârî et Muslim rapportent qu’ar-Rubayyi` bint Mu`awwid a dit : Le matin du jour de `Âshurâ’, l’Envoyé d’Allah (صلى الله عليه وسلم) a envoyé aux villages qui environnent Médine des Ansârs leur annoncer : « Celui qui est en état de jeûne, qu’il continue son jeûne ! Celui qui ne l’est pas, qu’il jeûne le reste du jour ! » Elle ajouta : « Depuis ce jour-là, nous jeûnions le jour de `Âshûrâ’ et nous faisions jeûner nos enfants. Nous leur fabriquions des jouets en laine, et si l’un d’eux pleurait à cause de la faim, réclamant de la nourriture, nous le distrayions avec ces jouets jusqu’à l’heure de la rupture du jeûne ».]. Ainsi nous ferons de lui l’homme de demain sur lequel la communauté puisse compter.

  Le jeûne m’apprend que ma religion est facile et tolérante. Le Prophète e a dit en effet : « Allah a dispensé le voyageur de la moitié de la prière et Il a dispensé la femme enceinte et la femme qui allaite du jeûne » [Hadith rapporté par Abû Dâwûd. Voir « sahîh Abû Dâwûd » (n° 2083), et « sahîh an-Nasâ’î » (n° 2145). Le shaykh al Albânî a qualifié son autorité canonique d’assez bonne -hasan-.].

 Jeûner continuellement est contraire à sa voie, il a même dit : « Celui qui jeûne continuellement n’a ni jeûné, ni mangé » [ Hadith rapporté par Muslim (3/167), Ahmad dans son musnad (4/24), Ibn Khuzayma dans son sahîh (n° 2150), an-Nasâ’ (4/207), Ibn Mâja (n° 1705), al-Hâkim].

 Le jeûne m’a appris l’esprit du groupe et l’entraide mutuelle, car c’est un devoir qui s’impose à tous les membres assujettis de la communauté. L’exemple de ma chère Aemud, Mosquée/UCAD en est illustratif.

 Le jeûne m’a appris à éduquer mes sens de sorte qu’ils se prémunissent contre les péchés et évitent scrupuleusement les passions et les désirs concupiscents. C’est la Taqwâ dont Allah parle en tant que finalité du jeûne dans le verset suivant : « Ô vous qui croyez, il vous a été prescrit de jeûner, comme cela fut prescrit à ceux qui étaient avant vous, afin que vous manifestiez de la piété -Taqwâ- [Coran al-baqara, 183.]

    Chers frères et sœurs en la foi de mes expériences je peux affirmer que le jeune par reprendre  un homme que j’ai toujours critiqué quant à l’état actuel de nos relations avec la France, « un rendez-vous du donné et du recevoir. »

    Qu’Allah nous donne la chance d’y apprendre certaines choses bénéfiques et profitables d’ici-bas et dans l’au-delà. AMINN !

Diamba MANE, votre serviteur !

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